Avril 2022, notre premier projet était de partir 15 jours au Maroc mais devant la lenteur de la reprise du trafic maritime suite à la réouverture des frontières, nous sommes obligés de revoir nos plans. Nous partons donc vers l’exploration du Portugal. Le départ se fait depuis le Sud de l’Espagne où nous étions déjà arrivés pour prendre un ferry. Notre séjour commence donc à la frontière sud entre le Portugal et l’Espagne. Nous sommes avec un couple d’amis qui voyage en Toyota Hilux.

Nous avons trouvé des traces offroad sur wikiloc, pour le reste, nous n’avions pas de programme précis.

Jour 1 : Premiers kilomètres au Portugal

Après une matinée passée en Espagne, nous passons la frontière portugaise en passant au dessus du fleuve Guadiana. Nous nous arrêtons de suite à Praia Verde, réputée pour être une jolie plage. Il fait chaud, nous descendons jusqu’à la mer pour y goûter sa température : elle est glacée !

Praia Verde, Portugal 2022
Praia Verde, Portugal 2022

La journée se termine déjà, nous montons sur les pistes en hauteur pour trouver un bivouac. La trace d’aujourd’hui est superbe. Nous passons devant des champs d’orangers, oliviers, cactus… le tout dans une jolie lumière de soirée. Il y a même quelques passages à gué pour s’amuser. Trop tentés de voir ses orangers gorgés de fruits, nous ramassons quelques oranges pour les goûter plus tard.

Nous trouvons un bord de rivière isolé et à l’abri du vent. Nous dormirons donc dans un champ d’olivier. Typique du Portugal ! La tentation est trop forte, nous goûtons les oranges malheureusement beaucoup trop acides et pas comestibles. Les gourmands que nous sommes sont déçus mais cela n’entache en rien notre soirée sous les étoiles.

Bivouac eu Portugal

Jour 2 : Offroad et Tavira

Nous nous réveillons sous une petite pluie. Nous repartons vers 9h de ce superbe spot. La piste sous la pluie c’est moins fun mais le paysage est magnifique. On traverse de beaux passages à gué et arrivés sur les hauteurs, on apprécie la vue sur cette multitude de collines verdoyantes. Comme un petit air des Chocolate Hills des Philippines.

Dans le petit hameau d’Eiroes, on passe la porte d’un café pour goûter le fameux carioca portugais. On a l’impression d’arriver chez Mamie : la déco, l’odeur, les gens. Seul le comptoir prouve que nous sommes bien dans un commerce. Dans un portugais approximatif, nous commandons 4 cafés pour la modique somme de 2€. Nous qui pensions pouvoir discuter un peu avec des locaux, sommes déçus de voir qu’ils ne nous abordent pas. Certainement la barrière de la langue. Après cet arrêt rural, nous reprenons la route de la ville. Il est temps de faire des courses et de l’essence.

À Tavira, il pleut. Après un tour en voiture dans les marais salants, nous décidons de nous accorder une pause déjeuner au restaurant en bord de mer. À la casa di Carlo e Franco. Nous commandons des spécialités à la carte : poulet grillé, poulpes et gambas. Le cadre avec vue sur la lagune est très sympa ainsi que le personnel. Nous repartons repus pour 37€ à 2 avec les boissons et les cafés. Attention au Portugal, le service en salle est long, voire très long. Il faut le prendre en compte si vous avez un timing serré pour visiter.

Pour la digestion et parce que la pluie s’est calmée, nous décidons d’aller visiter Tavira. Nous commençons par les ruines du château, puis les vieilles églises, les maisons carrelées d’azejulos et le fameux pont Romain. Nous sommes à quelques jours de Pâques et visiblement la cérémonie des rameaux a dû avoir lieu ici puisque le pont est décoré de feuilles de palmiers et recouvert de branches brûlées.

De l’autre côté du pont, se trouve un glacier réputé pour être le 43ème meilleur glacier au monde : le Delizia de Ponte. Forcément, on se doit de goûter ! Pour 5€ on s’octroie une petite pause douceur dans le vieux centre de Tavira. Le temps se couvre, il est temps de trouver un camping pour la nuit. Pour éviter la foule de la côte, on s’enfonce à l’intérieur des terres et on trouve le camping de Lagoao (11€ la nuit). Le camping est petit avec un seul bloc sanitaire mais il est très propre et très calme. Tenu par des français, c’est exactement le genre de campement que l’on cherche en voyage. Un des mobil-home est décoré sur le thème du western, très insolite. Nous en profitons pour faire la lessive, la vaisselle et du rangement.

Jour 3 : Faro et Benagil

Nous quittons le camping sous des trombes d’eau ! Ce matin nous visitons la ville de Faro, capitale de l’Algarve. 

Mais avant d’entamer le programme de la journée, direction un centre Norauto pour acheter de l’huile suite à une fuite découverte sur un joint SPI…Vous voulez savoir comment on répare tout ça nous même ? Direction nos tutos mécanique !

Après avoir trouvé un parking payant près du centre ville (1,60€) , nous commençons notre découverte par une visite des plus… déroutantes ! La chapelle des os de l’église Do Carmo. Cette chapelle construite en 1816 a été entièrement recouverte d’ossements et de crânes humains à même la maçonnerie. 1200 crânes ont été nécessaires à sa construction. Ils ont été récupérés d’un ancien cimetière. Ames sensibles s’abstenir. L’entrée est à 2€ par personne. Au passage, admirez à l’intérieur de l’église les dorures et multiples puttis, ces visages d’anges et de chérubins, qui sont innombrables dans la nef. 

Eglise do Carmo, Faro, Portugal
Eglise do Carmo, Faro, Portugal

En sortant de l’église, levez les yeux et vous verrez peut-être les cigognes et leurs nids posés sur les clochers. Une drôle de cohabitation. Ces volatiles sont courants au Portugal, chaque toit, clocher ou pylône est squatté par d’énormes nids.

Nous descendons vers la vieille ville fortifiée en passant par les ruelles blanches et pavées de mosaïque ou de dessins en forme de sardines. Faisant face à la lagune, la vieille citadelle est paisible avec ses places entourées d’orangers et ses tables en terrasse invitant à prendre un café. Justement, c’est l’heure du déjeuner et nous cherchons un bar à tapas…en vain. Soit ils sont fermés, soit il est trop tôt. Ne cherchez rien avant 13h30, c’est trop tôt !

Nous ferons donc un pique-nique face à la lagune, près des salines.

Nous roulons jusqu’aux très connues grottes de Benagil. Cette sorte de cavité rocheuse que l’on ne peut observer qu’en passant par la mer est impressionnante. Vu d’en haut c’est assez frustrant. On imagine, on entend mais on ne voit pas grand chose. La pluie s’invite, on décide de remonter vers Montchique.

Grotte de Bénagil, Portugal
Grotte de Bénagil, Portugal

On sillonne des pistes caillouteuses et boueuses bordées d’eucalyptus à la recherche d’un bivouac mais on ne trouve rien. Nous terminerons la soirée au camping de Sao Miguel, non loin de la côte ouest (16€ / nuit). C’est un beau camping sous les pins avec piscine, très calme à cette saison, sûrement moins en été.

Jour 4 : La Pointe Sud-Ouest

Après ce détour d’itinéraire, il est temps de redescendre sur la côte Sud pour terminer la découverte de l’Algarve. L’objectif est d’atteindre le cap Saint-Vincent. Sur la route, nous bifurquons pour emprunter la route côtière entre la Praia da Bordeira et la Praia do Amado. Une piste gravillonnée longe l’anse en forme de fer à cheval passant des grandes étendues de sable à des falaises vertigineuses, le tout avec de nombreuses passerelles en bois pour s’approcher au plus près de la mer.

Le paysage est tellement beau que nous continuons de longer la côte via une piste assez étroite avec des passages aux allures de trial. Il est temps d’en sortir, surtout après s’être fait grassement insulter par un cycliste très énervé de voir des 4×4 sur la piste. C’est le jeu, on le comprend mais les chemins peuvent se partager tant que les utilisateurs les respectent.

Nous arrivons en fin de matinée au Cap Saint-Vincent, promontoire balayé par les vents avec un joli phare rouge au bout. Il y a pas mal de visiteurs et de vent mais l’endroit vaut le coup d’œil. L’entrée y est gratuite.

Cap Saint-Vincent, Portugal
Cap Saint-Vincent, Portugal

Après un pique-nique face à la mer, nous comptons bien continuer à descendre la côte pour arriver au point le plus au Sud de l’Europe Occidentale: la pointe de Sagres et son fort. La visite de ce bâtiment du 18ème siècle dessiné par Vauban coûte 3€/ pers. On y visite les remparts, une chambre sonore avec un bruit étonnant, et on peut faire le circuit de 2km qui fait le tour du fort.

Fort de Sagres, Portugal
Fort de Sagres, Portugal

Nous continuons de longer la côte vers la Praia da Furnas, repérée sur l’application Osmand. Après une belle piste dont des passages sablonneux, on arrive dans un petit coin de paradis pour les baroudeurs. Cette plage secrète est idyllique. Dans une crique à l’abri du vent, avec des petites grottes et une eau turquoise. On marche les pieds dans l’eau jusqu’à un spot naturiste où on décide de faire demi-tour. Une jolie découverte en dehors des plages touristiques.

Praia da Furnas, Portugal
Praia da Furnas, Portugal

Nommée incontournable, nous faisons un crochet par la plage de Lagos. C’est la carte postale du Portugal ! Le point de vue est magnifique mais c’est déjà trop fréquenté pour nous. On s’échappe rapidement de la foule et de la ville pour trouver un bivouac au calme.

Plage de Lagos, Portugal
Plage de Lagos, Portugal

La piste empruntée est folle. Pour peu, on se croirait dans la savane en Afrique. Nous avons connu quelques passages un peu chaud, beaucoup trop dans la végétation mais rien de bien méchant. Nous nous posons sur un de nos meilleurs bivouacs, au bord d’un lac, à l’ombre et à l’abri d’un énorme pin. Nous admirons le coucher de soleil avant de profiter d’une soirée sympathique mais venteuse.

Jour 5 : Route vers Lisbonne

Le réveil sous le soleil se fait en douceur. Nous profitons du lac pour faire la vaisselle avant de reprendre la route. Nous retournons à Praia da Bordeira pour emprunter la piste dans les dunes et le sable. Les paysages défilent entre champs de cistes blancs, fleurs violettes et jaunes…Il y a un beau soleil, nous profitons à fond de cette belle journée !

Offroad au Portugal

À l’heure du déjeuner, nous nous arrêtons à Odeceixe, au café Dorita. Crevettes sauce piri-piri et poulet grillé avec des bières pour 30€. Seule ombre à l’ardoise, le temps de service qui est extrêmement long au Portugal et qui nous décourage pour le reste des vacances à s’accorder une pause restaurant le midi. Nous avons mis 2h à déjeuner. Petits français pressés que nous sommes, nous avons eu du mal à comprendre cette lenteur. On nous avait pourtant prévenus ! Nous sommes particulièrement pressés car nous voulons rejoindre Lisbonne ce soir et trouver un camping pas loin avant la nuit. Nous décidons donc de remonter par l’autoroute pour combler notre retard, nous allégeant au passage de quelques euros aux péages, le tout en payant double car notre essieu dépasse le standard.

Lisbonne, Portugal
Arrivée à Lisbonne, Portugal

Il y a des bouchons sur le pont du 25 avril, le fameux pont qui ressemble à celui de San Francisco et nous filons jusqu’à Cascais pour trouver un camping Obitur standard mais calme et bien équipé. Pour 21€ nous sommes situés près de la dune et à quelques minutes en voiture de Sintra. Situation idéale pour y être tôt dès le lendemain.

Jour 6 : Les palais de Sintra

Nous nous réveillons tôt pour rejoindre Sintra. Nous avons repéré un itinéraire rapide et qui nous permet de nous stationner au plus près des entrées. Mais tout cela a changé. Il est désormais obligé de se garer en ville et de prendre des navettes pour s’approcher des palais. Le GPS se perd, la police filtre les voitures et les oblige à faire demi-tour jusqu’à la ville. Nous montons une petite ruelle bien trop étroite pour notre véhicule et sommes obligés de manoeuvrer pour ce sortir de là. Résultat nous passons 1h30 à trouver un stationnement et le bon bus qui nous déposera aux palais. Nous trouvons finalement un emplacement gratuit à Estefania. Nous ne trouvons pas l’arrêt de bus, notre instinct nous pousse vers la gare routière mais ce n’est pas ici. Finalement avec l’aide des locaux, nous repérons une queue monstrueuse à un arrêt de bus. Nul doute que le point de départ est ici… Nous achetons 2 tickets journée pour 23€ et montons dans la ligne 434 qui passe par le château des Maures et le Palais Pena. Sur le trajet (embouteillé), nous consultons le site du Palais Pena et remarquons que les visites sont complètes jusqu’à 12h30. En plus, le personnel est en sous effectif car en grève ce jour là ! Arrivés là-haut, la queue est immense pour pouvoir rentrer. Nous décidons alors de redescendre à pied vers le château des Maures moins fréquenté. En prenant notre ticket d’entrée à la borne, nous réservons en même temps notre visite pour Pena dans l’après-midi. Pour 2 personnes et 2 châteaux, nous payons 41,80€ (réduc car ticket combiné).

Le château des Maures, Sintra, Portugal
Le château des Maures, Sintra, Portugal

Le château des Maures date du Moyen-âge et a été restauré au 19ème siècle. Nous visitons essentiellement les remparts aux airs de muraille de Chine. Le château est moins fréquenté que les autres et il est pourtant très beau ! Les chemins pour y accéder sont ombragés et très agréables pour se promener. Du haut des remparts, on aperçoit le palais Pena.

En ressortant du château, nous achetons des casse-croûte au snack de l’entrée. Nous étions persuadés qu’à Pena il y aurait trop de monde et nous avons eu raison. Nous goûtons aussi la spécialité de Sintra, le queijadas : une patisserie au fromage blanc et à la canelle plutôt sympa !

Il fait beau et chaud. Nous arrivons vers 12h au Palais Pena. À l’heure du déjeuner et avec nos tickets en poche, nous avons peu attendu pour rentrer dans le parc. Nous pique-niquons à l’ombre dans le joli parc arboré du palais. Notre visite de l’intérieur est programmée pour 13h30 et là par contre, il y a du monde et il faut faire la queue, encore et encore… L’intérieur du palais est intéressant et reflète une atmosphère sereine et calme pourtant complètement gâchée par la foule de touristes. Je m’imagine le calme qui peut régner le soir quand le palais se vide. L’architecture du palais est très éclectique, ce qui explique les différents styles, couleurs et formes qui se mélangent. Du  jaune, de la faïence, du rouge, des dômes, des voûtes en pierre… Les pièces intérieures et leurs mobiliers ont tous un style différent également. 

Nous ne nous attardons pas plus dans le parc et prenons la direction du palais suivant, le Regaleira. Nous attendons encore le bus pour y aller. Il faut d’abord repasser par le centre ville, changer de ligne (la ligne n°435) et repartir. Cela prend un temps fou.

Nous attendons encore pour rentrer. L’entrée du Palais Regaleira est à 10€ / pers. Nous avions vraiment envie de découvrir le Puit Initiatique, grande curiosité de ce palais mais encore une fois la queue pour y accéder est d’au moins 3h!? Nous décidons à regret de laisser tomber et en profitons pour faire le tour du parc. Il est assez insolite aussi, on déambule dans une multitude de grottes, petits chemins, labyrinthes, cascades et répliques miniatures d’édifices aux styles architecturaux différents. Passant du style Renaissance au Rococo. Nous nous autorisons une pause rafraîchissement à l’ombre sur la terrasse du bar avec une très jolie vue sur le parc. Il est l’heure de repartir mais nous prenons quand même le temps de visiter l’intérieur du palais. C’est très rapide et beaucoup moins impressionnant que le Palais Pena.

Après 40min de bus pour le retour, nous nous arrêtons faire des courses et regagnons le même camping qu’hier à Cascaïs pour 21€ la nuit. Il est toujours aussi calme et bien situé pour visiter la région. Cette journée marathon aura eu raison de nous et nous nous couchons fatigués mais excités à l’idée de découvrir Lisbonne le lendemain.

Voir la partie 2 de notre roadtrip : Lisbonne et le Douro

Voir : Comment préparer son roadtrip au Portugal

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