Jour 7 : Visite de Lisbonne

Nous nous garons en périphérie de Lisbonne, près d’une station de métro, à Pontintla. Ici, c’est gratuit. Nous prenons 2 billets aller-retour pour 7€. 10 stations de métro plus loin, nous descendons en plein centre ville de la capitale portugaise, dans le quartier Baixa. Nous n’avons pas du tout d’itinéraire, ni rien repéré de la ville. On tâtonne un peu avant de prendre le plan du guide du routard et de déambuler au hasard dans les différents quartiers.

Nous commençons par monter à l’Ascenseur de Santa Justa. Pour monter en haut sans payer, il est possible de monter par la passerelle via la rue largo do carmo. De là-haut, on profite d’une belle vue sur le château et les ruelles du quartier Baixa. Une belle entrée matière. Nous flânons ensuite dans les rues en se laissant pousser vers le Tage. Les grandes artères du Baixa nous appellent à faire une pause pour déguster le fameux pasteis de nata avec un café serré. Notre choix se porte sur la boutique Manteigaria.

Après avoir goûté une de ces délicieuses douceurs, nous retournons aussitôt dans la boutique pour en reprendre. Sucrées, à peine sorties du four, c’est excellent ! Nous passons sous l’arc de triomphe “Arco da rua Augusta” et nous voilà sur la grande place du commerce qui donne sur les rives du fleuve. En marchant vers l’Est, nous passons devant l’église Notre Dame de la vieille conception dont la façade à résisté au tremblement de terre de 1755 puis devant la Casa dos Bicos, surprenante avec sa façade en pierres pointues du 16ème siècle ressemblant à des diamants. Nous continuons notre chemin à travers escaliers, églises et ruelles jusqu’au quartier d’Alfama.

En suivant les lignes du vieux tramway, nous arrivons au Mirador de Santa Luzia qui offre un panorama sur le fleuve et les vieilles maison, le tout sous des arcades ombragées. Il y a du monde mais la vue est superbe. Emportés par le flot des touristes, nous arrivons aux portes du château Saint-Georges mais le monde et le prix de l’entrée nous freinent et nous préférons continuer notre découverte au hasard de la capitale.

C’est ainsi que nous arrivons dans le quartier que nous avons préféré à Lisbonne : la Mouraria. Ce dédale de ruelles, impasses et escaliers est tellement typique ! On ressent la mixité de la culture lisboète, pas le Lisbonne touristique mais le Lisbonne authentique. Anciennement quartier pauvre de la capitale, ce labyrinthe est devenu populaire et plus avenant qu’il y a une vingtaine d’années. 

L’appétit arrive et nous déjeunons dans le petit restaurant O Corvo. Très bonne adresse au calme de la petite place dos trigueiros. On s’en tire pour quelques euros avec 2 beaux plats et 2 bières. Un cadre parfait pour faire une pause dans le fourmillement de la ville.

Nous continuons notre déambulation dans Lisbonne, à travers le quartier de la Mouraria. Petits escaliers et fresques de street art se succèdent. Nous montons jusqu’à l’Eglise da Graça pour avoir un superbe panorama sur la capitale : c’est le Miradouro da nossa do monte. Puis, nous redescendons par les escaliers du caracol vers la rue Martim Moniz.

Impossible de passer à Lisbonne sans aller voir son mythique tramway. Le plus ancien le n°28 passe non loin. Nous sommes surpris de le voir décoré de peintures colorées et récentes. Nous trouvons le tram jaune bien plus esthétique. Eloigné du centre, l’avantage du n°28 est qu’il est quasi-vide ! Nous ne voyons pas l’intérêt d’y monter et nous nous contentons de le regarder monter.

L’après-midi se termine, il fait chaud et nous devons encore trouver un bivouac pour ce soir.

Les voitures sont toujours à leur place et nous roulons plus d’une heure vers le Nord avant de trouver une sorte de terrain de motocross à l’abri des regards. Le coin est venteux mais très calme, au milieu des eucalyptus. La douche tant attendue après une grosse journée de visite est épique avec un tel vent mais nous rigolons bien.

Jour 8 : Obidos et Nazaré

Ce matin, le temps est couvert en ce dimanche de Pâques. Nous partons visiter le petit village plein de charme d’Obidos. A proximité de l’aqueduc romain se trouve un grand parking où nous nous stationnons. Les ruelles colorées de petites maisons jaunes et bleues donnent un charme à ce village protégé par des murailles médiévales. Il est possible de monter sur le chemin de ronde des remparts mais attention au vertige ! C’est étroit et sans garde-fou. La vue vaut pourtant le coup de monter. De la musique religieuse sort de l’église donnant une ambiance intemporelle à ce lieu. Dans la rue principale, des boutiques proposent de goûter la ginja, une spécialité à base de liqueur de cerise et de chocolat. Mais nous préférons nous laisser tenter par une carioca accompagné de pâtisseries portugaises dont les fameuses pasteis de nata.

Lorsque nous regagnons les voitures, des policiers sont en train de mettre des amendes. Pensant que ce parking était gratuit, nous n’avions pas payé (d’ailleurs nous n’avons pas vu d’horodateur), nous quittons donc un peu précipitamment le parking pour nous diriger du côté de la lagune d’Obidos

C’est une véritable petit mer intérieure avec beaucoup de chemins bordés d’eucalyptus qui en font le tour. Il est possible de s’y baigner mais avec 15°c à l’extérieur, on préfère tracer la route. Nous testons quelques pistes sablonneuses en 4×4. On dégonfle les pneus et on s’amuse un peu avant de rejoindre la ville de Nazaré.

Cette station balnéaire prisé des portugais est embouteillée en ce dimanche de printemps et pourtant le temps est mitigé. Il est tard dans la journée et nous n’avons pas encore déjeuné. On s’arrête face à la plage, de l’autre côté de la falaise et on pique-nique face aux vagues. Un cochon sauvage vient nous faire coucou. Nous marchons jusqu’à la mer où les vagues sont déjà très impressionnantes. Nazaré est connu pour voir les plus grosses vagues d’Europe. Les surfeurs du monde entier viennent frissonner ici. Le record est une vague surfée de 26m en 2020. En avril, ce n’est pas la saison mais on s’imagine facilement la taille des rouleaux !

Nous continuons notre piste offroad sur du sable. ça commence à se corser. La piste est étroite avec des souches et arbustes de chaque côté. Notre objectif est de rouler sur la plage mais devant la difficulté d’atteindre un passage, nous nous décourageons et essayons de sortir de la zone. Nous sommes dans une cuvette, toutes les pistes pour retrouver du chemin sont en côte et sablonneuses. Nous essayons de tous les côtés mais la fatigue bien présente épuise nos nerfs. Après quelques échecs, nous décidons de bivouaquer sur place à proximité de la plage. Nous tenterons de remonter sur la route demain ! Il faut parfois laisser la vie comme elle vient et notre soirée ici sera mémorable.

Nous trouvons une petite clairière entourée de pins. Après une petite toilette, nous faisons voler le drone pour voir le coucher de soleil sur la mer. La nuit commence à tomber et nous recevons la visite d’un renard pas farouche du tout. Il tourne autour du campement, s’approche de la table et des coffres des voitures. Il va même jusqu’à nous déterrer une sardine de la tente ! Cette visite impromptue nous fait rire et Renaud le Renard finira par décamper après avoir volé une de nos casquettes et l’avoir abandonné quelques mètres plus loin. Nous passons une belle soirée sous les étoiles, sans vent et au chaud.

Jour 9 : Tankage sur le sable

Ce matin, on retente l’offroad sur la plage ! Nous arrivons à passer la dune mais une fois sur la plage, il y a du mou et l’un des véhicules se tanke à plusieurs reprises. Nous sortons les plaques de désensablage, les pelles et on donne tout pour le sortir de là. Nous avons tout de même pris le soin de rester sur le sable sec et avons vérifié que la marée n’était pas montante avant de s’aventurer sur la plage. Nous savions où nous allions et nous voulions tester la conduite sur sable tout en s’amusant. Aucune mise en danger donc. Après avoir bien dégonflé les pneus et quelques coups de pelle plus tard, nous arrivons à sortir l’Hilux du sable au bout de 3 reprises. Remplis de fierté, nous faisons un dernier aller-retour sur la plage nuageuse et venteuse et reprenons la piste. Une fois sur le chemin gravillonné, nous regonflons les pneus pour continuer sur la route.

Les nuages s’éloignent au fur et à mesure et nous nous arrêtons pour pique-niquer à Conimbriga, connue pour son site gallo-romain. Nous nous posons près du lavoir du village et reprenons la route vers la grande ville de Coimbra. Nous la voyons de loin avec sa grande université.

Nous continuons de suivre la trace et nous nous arrêtons aux moulins de Gavinhos. Une douzaine de moulins à vent  -pour certains très défraîchis- surplombent la colline et affrontent les vents de la région. C’est assez bucolique et le panorama est très joli. Nous descendons la petite route en lacet pour aller voir le Monastère cistercien de Lorvao. Son origine remonte au VIème siècle mais les bâtiments restaurés sont du XVIIème et XVIIIème siècle. L’église et une partie du monastère se visitent pour 2€ mais étant fermé le lundi, nous n’avons pas pu y entrer.

Nous cherchons un camping pour la soirée mais nos recherches peinent. Soit trop loin, soit fermé, soit mal réputé… Nous terminons par trouver le camping municipal d’Arganil. Il est assez petit avec un seul bloc sanitaire rudimentaire mais il est vide et à prix abordable. Nous payons 6,25€ tout compris ! L’eau des 3 seules douches était tiède et il y a beaucoup de chiens à proximité. En temps normal, il y aussi une cafétéria et un espace café-librairie (bien grand mot) à disposition.

Jour 10 : La vallée de la Coa

Nous prenons la route pour le Douro à environ 2h de route. Nous traversons la Serra da Estrela, le massif montagneux le plus haut du Portugal. La température chute à 9°c. Ce matin, nous voulions visiter une production de Porto. Le guide du Routard conseille la Quinta da Ervamoira de la cie Ramos Pinto. Nous sommes merveilleusement accueillis en Français par Sonia, une charmante dame passionnée par son métier. Nous visitons d’abord le petit musée puis nous sommes invités à monter à l’étage de l’auberge pour y déguster un Porto Tonic (cocktail à base de porto blanc, schweppes et citron) dans un salon privé où nous sommes seuls. Nous avons l’étage de la maison pour nous tout seul. Une grande table soignée est dressée et nous restons déjeuner ici. Nous avons l’impression d’être des invités plutôt que des clients. Le menu est constitué de spécialités portugaises : omelette aux asperges, brandade de morue, champignons, vin blanc et vin rouge, huile d’olive et vinaigre de porto et en dessert glace à la figue et flan aux oeufs. Nous terminons le repas par un café et une note de 58€ pour 2 comprenant la visite du musée, la dégustation et le repas fait-maison. Une expérience vraiment belle qui restera gravée dans nos esprits. Sonia voyant nos 4×4 nous propose de la suivre avec son Defender pour gagner du temps et passer de l’autre côté de la rivière où une visite nous attend. Nous la suivons avec joie sur les chemins entre les vignobles et après avoir passé à gué la rivière Côa, nous lui disons chaleureusement au revoir.

Quelques kilomètres plus haut, nous arrivons directement à l’entrée du parc du site de Penascosa réputé pour ses gravures rupestres. Nous avions réservé par email dans la matinée et nous avons bien fait, les visites de l’après-midi sont complètes. La visite coûte 16€ / pers. Un guide vient nous chercher et emmène le groupe dans un Patrol 4×4 jusqu’au site en contrebas. Sur la piste, nous avons quelques explications en Anglais. Les gravures ont été découvertes récemment, en 1994, lors d’un chantier d’un barrage. L’entreprise a voulu cacher l’existence des peintures, consciente que cela arrêterait le projet et ferait perdre des millions d’euros. Mais l’un des ingénieurs sur place à préféré révéler la vérité. Le site est inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO car il est d’une rareté exceptionnelle. Les gravures représentant aurochs, chèvres, chevaux, cerf et même un poisson sont en plein air et non en grotte comme le sont d’habitude ces gravures. C’est aussi ici qu’on découvre des gravures d’animaux en mouvement, l’ancêtre du 3D. Il reste encore beaucoup de choses à découvrir. C’est un site préhistorique unique, une belle découverte pour les fans d’histoire.

Il est l’heure de partir à la recherche d’un bivouac. On longe le Douro et on essaye de trouver un endroit dans les vignes au bord du fleuve. Mais on finit par se perdre et se retrouver chez un viticulteur pas très content de nous voir tourner autour de ces parcelles.

Le Douro, Portugal
Le Douro, Portugal

Il y a beaucoup de vent ce soir, nous trouvons une aire de pique-nique en pleine campagne près d’une belle chapelle. Mais les violentes bourrasques de vent auront raison de nous. La météo ne s’annonce pas très clémente cette nuit. Nous cherchons alors un hôtel à Vila Nova de Foz Côa en vain. Nous terminons à l’Auberge de jeunesse (un très bon plan). Nous prenons une chambre double avec sanitaire pour 40€ petit déjeuner inclus. L’auberge est très calme. On s’installe dans la salle commune vide pour manger et en entendant la pluie et le vent dehors, on ne regrette pas une seconde notre choix pour la nuit.

Jour 11 : Extension vers les Bardenas

Le petit déjeuner dans la cantine de l’Auberge ne restera pas dans les annales. Nous quittons le Portugal direction l’Espagne par Mirado do Douro. Nous nous arrêtons sur la route au point de vue panoramique de Sao Cristavo. En haut de la colline, se trouve une toute petite église et une balançoire assez photogénique.

Une fois la frontière passée, nous faisons un pique nique sur la route, il y a encore pas mal de vent. Nous trouvons un petit spot discret à 10 min de l’entrée du parc du désert des Bardenas Reales, au sec et à l’abri du vent. Nous préparons un bonbag pour nous réchauffer.

Depuis le temps que nous voulions découvrir ce gigantesque désert aux portes de la France, nous arrivons enfin dans le désert des Bardenas. Malheureusement le temps est couvert. Il a plu dans la nuit, les pistes sont grasses et glissantes. A certains endroits, c’est de la grosse glaise argileuse. Je sors de Pumba pour tester le terrain et mon pied s’enfonce aussitôt comme dans un sable mouvant. Il est préférable de faire demi-tour. 

C’est très dépaysant, nous passons à travers des paysages de canyons, désert, western. C’est beau mais nous ne pouvons pas en profiter autant que nous le voudrions sur les pistes et la météo n’est pas terrible. Nous remarquons aussi qu’il y a beaucoup de monde sur les pistes principales dont la plupart sont français et en camping-car. A la sortie du parc, nous partons immédiatement laver Pumba pour lui décoller cette énorme couche de glaise collante. 10€ de jetons plus tard et il en reste encore !

Un plein d’essence et une pause déjeuner à Tudela et nous reprenons la route pour rentrer à la maison.

Désert des Bardenas Reales, Espagne
Désert des Bardenas Reales, Espagne

Voir : Comment préparer son roadtrip au Portugal

Voir la partie 1 de notre roadtrip : L’Algarve et la côte Sud-Ouest

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