Découverte de Bishkek

Nous arrivons après 8h de vol à Bishkek, la capitale du Kirghizistan. Il est 4h du matin. Nous retirons des soms à l’aéroport. Notre taxi nous attend. Il faut 45min (et 1400 soms) pour relier l’aéroport de Manas au centre de la capitale. Le trajet est spécial avec une altercation au feu rouge et un accident avec une trottinette évité de justesse.

Arrivés au Tunduk Hotel, nous prenons nos chambres et essayons de dormir quelques heures afin d’éviter le décalage horaire. Nous avons une chambre privée avec clim’. Azema, la réceptionniste, parle un français impeccable et nous accueille chaleureusement. Nous achetons la SIM auprès d’elle (60 soms les 50 Go). 

Pour visiter la capitale, nous prenons un taxi vers le centre ville. Nous téléchargeons l’application Yandex Go. On y voit clairement le véhicule et le prix définitif de la course. Il faut payer le chauffeur en cash. Nous en avons pour 270 soms à 4. Le taxi nous dépose sur la place Ala-tool, il fait très chaud, dans les 36°c, nous ne tenons pas au soleil. Après un petit tour sur la place, nous rentrons dans un resto turc USTA (2000 soms pour 2 avec plat, boissons et café).

Après avoir fait du change à la banque, nous allons à pied jusqu’au Osh Bazaar. On y trouve de tout : épices, viandes, légumes mais aussi des meubles, du textile et du bazar. Nous reprenons le taxi en sens inverse pour 570 soms. Il y a du traffic, mais cela ne change rien au prix de la course.

Tunduk Hotel, Bishkek

De retour à l’hôtel, nous prenons une petite pause détente à la piscine et profitons d’une bière avant d’aller au restaurant. Nous choisissons le Langman Kana, juste à côté de l’hôtel et goûtons cette spécialité (le Langman), un plat de nouilles de riz au boeuf épicé. C’est très savoureux.

Premiers tours de roue en UAZ

Après un petit déjeuner à 400 soms par personne, la journée commence sur les chapeaux de roue. Le taxi censé nous déposer au garage pour la location de l’UAZ ne connaît pas le coin et nous dépose au mauvais endroit. Il faut attendre de longues minutes pour trouver un taxi à proximité et trouver la bonne adresse.On perd près d’une heure. Une fois arrivés à UAZ Buhanka Rentals, on rencontre Vlad, un gars très sympathique qui nous donne plein d’astuces et conseils pour profiter à fond de notre roadtrip. La location du 4×4 coûte 1150€ pour 14 jours avec une caution à 350€. Nous prenons une heure pour tester les UAZ, faire l’état des lieux et signer les formalités.

Burana Tower

On fait nos premiers kilomètres avec le UAZ dans Bishkek. Après un plein de carburant et quelques courses au Globus, nous prenons la direction la Burana Tower : la route est longue et chaude (pas de clim dans l’UAZ) jusqu’à cette curieuse tour de 26m de haut. L’entrée coûte 330 soms pour deux et on nous offre des timbres. La montée dans cet ancien minaret est insolite. Les marches sont terriblement étroites, l’escalier aussi et le tout sans rampe et dans la pénombre. D’en haut, on admire un beau panorama et l’ampleur de ce site médiéval. L’entrée comprend aussi la visite d’un tout petit musée avec quelques pièces anciennes et des gravures. Une yourte typique est aussi ouverte à la visite. 

Nous refaisons un appoint d’essence en repartant avant de commencer la piste n°4 vers le canyon de Konorchek. Le vrai voyage commence : après quelques kilomètres seulement, notre jauge d’essence nous indique la réserve… Comment est-ce possible après avoir fait le plein ? Il est déjà tard et nous décidons de nous poser pour la soirée. Finalement, on trouve un endroit pour bivouaquer en haut d’une colline. On partage un moment inattendu avec un troupeau de vaches qui passe dans la soirée. La nuit est calme, légèrement venteuse.

Piste vers Kyol Ukok

Après le petit déjeuner, nous continuons la piste vers le canyon de Konorchek. Une fois arrivés au pied du canyon, nous partons pour une petite randonnée de 45min vers le coeur du canyon. Le paysage est fou, on se croirait dans le grand canyon aux Etats-Unis. La balade monte en pente douce mais c’est pour mieux descendre au retour. C’est un aller-retour, le coeur du canyon étant une impasse. Il fait déjà chaud et nous prenons un café à l’ombre des parois. Le site est gratuit et nous avons croisé deux personnes qui faisaient de la randonnée comme nous. De retour aux véhicules, nous croisons un groupe de touristes avec un guide qui se sont arrêtés au départ de la randonnée, avant de faire demi-tour. 

Nous repartons par la piste aux airs de western, nous croisons des ânes, des petits oiseaux bleus et des poules vertes. 

Canyon de Konorchek

Nous nous arrêtons près de la retenue d’eau d’Orto Tokoy, à l’ombre des oliviers.

Nous partons ensuite vers le lac de montagne Kyol Ukok. La piste est un peu glissante et nous sommes encore débutants avec l’UAZ. Dans une montée, il cale et est impossible à redémarrer. Moteur éteint, les freins ne fonctionnent plus, nous commençons à dévaler la pente en marche arrière. Nos copains en UAZ sont juste derrière et nous manquons de les percuter. Nous nous faisons une petite frayeur et après quelques minutes de réflexion, nous reprenons la route.

Après plusieurs kilomètres et face à un nuage menaçant au-dessus des montagnes, on se ravise et on décide de trouver un bivouac pour la nuit. Tant pis pour le lac qui paraît-il vaut le détour !

Notre spot de bivouac est merveilleux ! Au bord d’une rivière, à plat, entouré de chèvres et de moutons. En s’installant sur le spot, nous découvrons que nous avons eu beaucoup de casse dans le coffre du véhicule : confiture, sauce tomate, bières… Un beau mélange qui a explosé dans nos sacs de courses.

Quelques pêcheurs sont au bord de la rivière et nous proposent des poissons et de l’alcool. Nous déclinons poliment l’invitation car nous avons crashé un drone de l’autre côté de la rivière, sur le flanc de la montagne. Nous cherchons longtemps une solution pour traverser la rivière mais le courant du torrent est bien trop puissant. Il faut se résigner à le laisser là… Une drôle de journée s’achève…

Trek à cheval

Aujourd’hui c’est le grand jour pour notre trek à cheval de 3 jours à Song-kul

Nous avons de nouveau de la casse dans le coffre en redescendant et nous prenons la route vers Kyzart (village de départ du trek), sous une pluie battante. Le doute s’installe… Et si on avait 3 jours de pluie diluvienne ?

Nos doutes s’envolent en arrivant chez Timur. Il nous installe dans un grand salon avec une table dressée et couverte de fruits, sucreries et boissons chaudes. Les plats arrivent. Nous commençons par une soupe savoureuse puis un plat de riz avec des crudités et enfin les fameuses sucreries en dessert.

Il y a 3 groupes qui partiront ce jour-là. Deux groupes de 6 et nous 4 qui avons demandé à rester seuls avec nos 2 guides. Après quelques conseils pour monter à cheval, les guides chargent nos sacs à dos dans leurs besaces et nous commençons la randonnée.

La pluie s’est arrêtée et nous voyons au loin la montagne qui cache le lac Song kul. Nous faisons connaissance avec nos 2 guides en anglais. Ils sont prévenants et bienveillants avec les chevaux. Les selles sont de type western avec un pommeau à l’avant et sont dotées de gros coussins qui rendent le tout plutôt confortable pour nos fessiers de débutants. Les chevaux sont dociles et calmes. Nous apprécions cette première partie dans la plaine entourée de montagnes. Nous longeons la rivière et passons devant des mausolées millénaires. Nous passons une rivière et marquons une petite pause après 2h de balade. Le paysage change pour la suite du trek où nous montons vraiment en montagne, l’herbe est plus verte et le dénivelé plus conséquent. Les chevaux trottent de temps en temps. 

Nous croisons des groupes de touristes à cheval très important, jusqu’à une vingtaine de touristes. Nous sommes contents d’être passés par Timur qui certes accepte aussi plusieurs groupes mais son campement reste petit, familial et authentique. 

À l’approche de notre première étape ; Jena -un de nos guides- nous propose de passer au galop, en s’assurant avant que nous sommes suffisamment à l’aise. Quelle sensation de puissance lorsque nos chevaux partent au galop ! On sent qu’ils en ont sous la pédale et libèrent l’énergie du début du trek. Galoper sur des chevaux dans les montagnes kirghizes, quel rêve !

Le camp de yourte est en approche et l’orage gronde au loin. Nous avons juste le temps de retirer l’équipement des chevaux, de les faire rouler dans la terre pour les sécher et de se mettre à l’abri dans notre yourte avant qu’une averse de grêle tombe sur la montagne.

Une fois l’averse passée, nous ressortons de notre yourte pour observer la vie du camp. Les hommes s’occupent de ferrer les chevaux, les femmes vont traire les vaches et préparer le repas. Les enfants jouent et observent les femmes s’occuper du bétail. Un chiot pleure dans la niche…

Les toilettes sont des toilettes sèches et la salle de bain un miroir avec une bassine d’eau. Mais quelle vue pour se brosser les dents !

Pour le repas, nous sommes tous invités à rejoindre la yourte commune. Nous nous asseyons par terre sur des tapis. Quelques coussins sont à disposition. Nous dégustons une soupe de nouilles Lagman, spécialité du pays, accompagnée de thé chaï à volonté et toujours les sucreries sur les plateaux en dessert. 

Nous partons nous coucher tous les 4 dans la même yourte, fatigués de cette journée d’émotion. Il ne fait pas froid dans la yourte, chaque matelas est équipé de 3 ou 4 couettes épaisses, parfaites pour se protéger de l’air frais.

Trek, jour 2

Nous prenons des forces avec un petit dej’ typique sous la yourte : sarrasin, crudités, omelette. Le départ se fait à 8h40 pour une ascension jusqu’à 3440 m d’altitude, ça grimpe fort. Le temps est magnifique. On croise des marmottes, des troupeaux de vaches, moutons et chevaux, avec ou sans bergers. De vrais paysages de carte postale !

Trek à cheval Song Kul

Vers 11h, nous arrivons au col. Le froid se fait sentir avec le vent, nous passons les doudounes. On fait une pause de 30min au sommet pour profiter de la vue et reposer les chevaux après l’ascension, puis on attaque la descente vers le lac.

Une fois sur la rive, nous faisons boire les chevaux dans l’eau limpide. Nous commençons à longer le lac, d’abord sur du plat puis sur une petite  falaise blanche assez escarpée. Le paysage est inoubliable : les eaux transparentes du lac avec la montagne enneigée en fond. Nous terminons les derniers mètres avec un galop plein d’intensité au bord du lac. Quelle sensation de puissance et de liberté ! 

Nous arrivons au camp de yourtes de la famille de Timur où Bubush (sa maman) nous accueille tablier en place, pour préparer le repas. Nous déjeunons sous la yourte dans une ambiance chaleureuse.

L’après-midi est libre. Alix a mal à la tête (fatigue ou altitude?) et improvise une sieste dans la yourte. Au réveil, nous allons tester la température du lac en se baignant les pieds, elle est très froide ! De retour au camp, nous observons les femmes qui traient les juments et les hommes qui gèrent les chevaux, le tout dans une atmosphère paisible. On improvise une partie de volley avec les guides, exercice difficile à 3000m d’altitude ! On partage une pastèque et des sourires.

Soudain, un cheval s’échappe au loin (ils sont attachés par les pattes avant). Toute la vie du camp s’interrompt pour le rattraper et l’empêcher de prendre la fuite avec les troupeaux sauvages ! 

Avant le dîner, les guides mettent de la musique sur une petite enceinte – on danse tous ensemble sur des musiques traditionnelles, modernes et étrangères, éclats de rire garantis. La nuit commence à tomber, nous rentrons sous la yourte pour le repas qui est excellent : des Boorsog (sorte de beignets frits) et du Plov, un plat bien mijoté avec quelques morceaux de bœuf. Le poêle à bois chauffe la yourte, il va faire froid cette nuit. On passe la soirée avec Timur, sa famille et les guides. Un des guides joue dans la ligue nationale de Kok Boru (le sport national au Kirghizistan), il nous montre des vidéos impressionnantes de ces matchs… Tous sont adorables et très drôles ! Nous passons une agréable soirée avant d’aller nous coucher dans le confort des grosses couettes sous la yourte.

Trek, jour 3

Dernier jour de trek à cheval, nous devons repartir vers Kyzart. Le temps est menaçant. Nous mettons les pantalons de pluie et les anoraks. S’il n’y a pas de vent, il est possible de mettre des ponchos mais les guides le déconseillent car le bruit de la toile qui s’envole peut effrayer les chevaux.

Nous faisons une bonne partie du retour sous la pluie et le grésil. Au passage du col à 3200m, nous sommes trempés ! Les chevaux sont vaillants malgré les conditions. Avec la pluie, le chemin déjà très escarpé glisse et les sabots dérapent sur les pierres. Les chevaux savent très bien où ils vont et nous leur faisons confiance les yeux fermés ! Nous montons 3h30 sans pause pour essayer d’arriver avant un gros orage. Nous avançons au petit trot pour gagner du temps. Les premiers coups de tonnerre font peur aux chevaux mais le village se dessine au loin.

Nous arrivons à la maison de Timur où son jeune frère nous attend avec un délicieux repas : une soupe savoureuse et un gâteau de pâtes. Nous mangeons tous les 4 directement dans la cuisine. Certainement parce qu’un gros groupe doit arriver après nous.

Nous sommes tristes de dire au revoir à nos deux guides si prévenants et sympathiques. Nous leur laissons un généreux pourboire à tous les deux (1000 soms chacun), ils repartent avec le sourire et le regard timide mais reconnaissant.

Nous laissons Kyzart derrière nous pour le moment et nous prenons la route vers le lac Issyk Kul sous la pluie. Nous hésitons à bivouaquer. Après plusieurs essais infructueux autour de Balykchy, nous décidons de prendre de la hauteur pour éviter les nuages.

Nous prenons une piste qui mène vers une carrière en activité. La route monte dans un canyon plutôt sympa et est bien roulante. Nous nous installons à 2000 m d’altitude. La pluie s’est arrêtée, juste à temps pour une petite douche froide (après 3 jours de trek) et un repas bien mérité.

Roadtrip au Kirghizistan 2 : Offroad en UAZ

Préparer son voyage au Kirghizistan

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